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Reportage France - Paroles de soignants

RFI

Du lundi au vendredi, un reportage pour mieux connaître la société française et comprendre ses débats.

Location:

Paris, France

Genres:

World News

Networks:

RFI

Description:

Du lundi au vendredi, un reportage pour mieux connaître la société française et comprendre ses débats.

Language:

French


Episodes
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Santé: le don de plasma, un enjeu de souveraineté sanitaire en France

11/6/2025
Avec 1,6 million de donneurs chaque année, le don du sang est un acte de solidarité bien connu des Français. Moins connu, le don de plasma, un dérivé du sang, progresse toutefois en France, avec une augmentation de 16% en 2024 par rapport à 2023. Une croissance que l'Établissement français du sang (EFS) veut accélérer dans le cadre de son programme baptisé « Ambition plasma ». Il vise à mobiliser plusieurs centaines de milliers de nouveaux donneurs chaque année, d'ici à 2028. Arame Mbengue s'est rendue à Bobigny, en région parisienne, dans l'une des Maisons du don de l'EFS. Le plasma, c'est le liquide dans lequel circulent les cellules sanguines telles que les globules rouges et blancs, entre autres. Il est très riche en protéines. Son utilisation sous forme de médicaments dérivés du sang ou par transfusion permet de soigner des milliers de patients. Dans la salle de prélèvement de la Maison du don de Bobigny, située à l'hôpital Avicenne, une donneuse effectue pour la deuxième fois un don de plasma. Elle raconte ce qui l'a poussé à donner : « La première fois, c'est tout simplement parce que j'ai réalisé que j'étais en bonne santé, et je me suis dit ''pourquoi pas''. Puisque je suis donneuse universelle, donc autant donner. Et la deuxième fois, on m'a recontactée, parce qu'il y avait un manque. On m'a demandé si je voulais bien venir, et j'ai dit ''OK, pas de problème''. » Pendant le prélèvement, seul le plasma de cette donneuse est extrait par la machine. Le reste du sang est immédiatement réinjecté dans son organisme, comme l'explique Alice, infirmière de l'EFS : « La machine récupère le sang et vient filtrer le plasma grâce à un retors qui vient utiliser la force centrifuge pour pouvoir filtrer les globules rouges et le plasma. On récupère le plasma et on réinjecte les globules rouges au donneur. » Mais avant d'arriver à la salle de prélèvement du plasma, les donneurs passent d'abord par différentes étapes. D'abord un passage à l'accueil, puis un entretien médical. Une étape essentielle, pour le docteur Bayazid Belhadj-Kacem, responsable des prélèvements : « C'est pour déterminer l'éligibilité, voir si la personne prend des médicaments, si elle se fait soigner pour x maladies, si elle est rentrée d'un pays à risques, ou si elle a un comportement à risques... Si tous les voyants sont au vert, la personne est éligible au don, et elle est invitée bien sûr à donner son plasma. » Avec son programme « Ambition plasma », l'Établissement français du sang vise à prélever un 1 400 000 litres de plasma en 2028 contre 870 000 litres en 2024. Un enjeu de souveraineté sanitaire pour la France, qui importe des médicaments dérivés du sang. Laure Bouguignat, directrice de l'EFS Île-de-France, nous dit l'importance des dons français : « On a besoin de plasma pour fabriquer des médicaments issus de ce plasma. Pour l'instant, la France est loin d'être autosuffisante, et elle dépend, en fait, de ce qui est collecté au niveau des États-Unis pour la fabrication des médicaments dérivés du sang. » Le don de plasma est réalisé uniquement dans les maisons du don de l'EFS et sur rendez-vous, partout en France métropolitaine. Toute personne âgée de 18 à 65 ans peut faire un don de plasma tous les 15 jours. À lire aussiSanté: je vous raconte comment j'ai donné mon plasma

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La «fabrique de sans-papiers»: quand l’administration plonge les étrangers dans l’illégalité

11/4/2025
À l'appel de la Cimade, une association qui défend les droits et la dignité des personnes réfugiées et migrantes, plusieurs dizaines de personnes se sont mobilisées le 16 octobre dernier devant des préfectures et des sous-préfectures. Objectifs de cette action qui s'inscrit dans une campagne de sensibilisation du public lancée dès le 13 octobre sur les réseaux sociaux : dénoncer les obstacles, notamment administratifs que rencontrent les étrangers dans leurs démarches de régularisation ou de renouvellement de leur titre de séjour. Bénévoles, salariés et partenaires de la Cimade ont mené une action médiatique dans plusieurs grandes villes comme Paris, Marseille, Lyon, Lille, Toulouse ou Montpellier entre autres. Dans la capitale française, plusieurs dizaines de militants ont manifesté à la Place du Châtelet, en plein cœur de Paris, pour dénoncer ce qu'ils appellent la fabrique de sans-papiers. Depuis la dématérialisation des procédures des titres de séjour, étudiants comme travailleurs étrangers font face à des difficultés administratives qui les plongent dans l'illégalité, avec parfois à la clé une OQTF, une Obligation de quitter le territoire français. À lire aussiÀ Rennes, des migrants sans-papiers cultivent la solidarité

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Discrimination à Marseille: «Cette ville qui se rêvait multiculturelle est devenue une ville multi-discriminatoire»

11/3/2025
« Mort aux arabes ». Il y a quelques semaines, à Marseille, ces mots ont été tagués sur la porte du bureau d’Audrey Garino, une adjointe au maire. Dans un contexte électoral tendu autour des questions d’identité, un collectif d’une vingtaine d’associations s’est monté dans la ville. Stop Stigmatisation dénonce dans un manifeste « un climat nauséabond » et la libération d’une parole raciste dans une ville connue pour être multiculturelle. À Marseille, entre 50 000 et 100 000 personnes sont issues de la diaspora comorienne, environ 300 000 de la diaspora algérienne. Par le biais d’une pétition, le collectif Stop Stigmatisation exige la fin de la banalisation du racisme. Mais, surtout, des améliorations pour les générations à venir. Reportage de notre correspondante à Marseille Zoé Cottin. À lire aussiFrance: des dizaines de milliers de personnes dans la rue contre le racisme

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La démoustication par épandage: un danger pour l'environnement et la population?

11/2/2025
Face à la recrudescence du moustique tigre et des maladies tropicales, favorisées par le changement climatique, les régions mettent en place des opérations de démoustications en zone humide et urbaine. Quels sont les risques des épandages d’antimoustique pour la population et l'écosystème ? Reportage dans le sud de la France, près de Marseille. À lire aussiMoustique : l’animal le plus dangereux au monde À lire aussiComment le moustique de la dengue a envahi le monde et va continuer à le faire

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Les coopératives funéraires, une autre idée des funérailles

10/30/2025
À l'opposé des pratiques de certaines entreprises de pompes funèbres où la rentabilité semble prime sur l'accompagnement des familles, les coopératives funéraires misent sur le social et l'éthique pour permettre aux familles de se réapproprier le moment des obsèques. Il en existe une dizaine en France, comme ici à Rennes. Reportage. De sa maman Odette, Natalie garde en mémoire le souvenir d’une femme rêveuse et engagée. « Il n’y a pas si longtemps, elle me disait : "Je ne comprends pas, les gens dans la rue passent à côté d’un chant d’oiseaux ou d’un très beau coucher de soleil, mais personne ne s’arrête, personne ne regarde." Elle pouvait s'émerveiller pour ce genre de choses et elle était très fâchée contre le manque d'attention à l'égard de l’environnement », se remémore-t-elle. Lorsque Odette décède en août dernier, Natalie se tourne vers une coopérative funéraire plutôt que vers les pompes funèbres, toujours marquée par l’inhumation de sa belle-mère. « On n'avait pas du tout eu le temps de préparer la cérémonie. C’était un au revoir raté et cela m’avait traumatisée », regrette-t-elle. À la coopérative funéraire, on lui propose une inhumation à l’image d’Odette et conforme à ses volontés : des obsèques en pleine nature, dans une petite ferme, de la musique et un cercueil personnalisé. « C’est un cercueil sur lequel nous avons peint. J’ai trouvé ça chouette, car ça a réuni les enfants, les petits-enfants, les arrière-petits-enfants. On s’est tous retrouvés dans le jardin et on a fait une après-midi peinture », raconte Natalie. Des arbres, des vagues et un petit bateau colorent le cercueil d’Odette. « Ce sont des couleurs très douces. J’ai l’impression que nous n’aurions pas pu faire mieux ». Le social plutôt que le commercial À la coopérative funéraire de Rennes, ni tombes, ni cercueils, mais un piano, une guitare et un petit salon chaleureux où l’on prend le temps avec les familles endeuillées et parfois en manque de repères. « L’objectif des coopératives, c’est de faire en sorte que les familles fassent des choix éclairés, explique Isabelle Georges, qui a fondé l’antenne rennaise. On prend le temps d’expliquer ce que dit la loi. Il y a toujours deux rencontres avec les familles. Une première sur les aspects logistiques et formels et une seconde sur la préparation des rituels. » Ici, ce sont les familles qui ont le dernier mot et le libre choix d’organiser les obsèques qu’elles souhaitent. Si tout cela se fait sans précipitation, c’est en bonne partie en raison du modèle économique de ces entreprises. Elles appartiennent à leurs sociétaires. Les profits ne sont pas générés pour satisfaire quelques actionnaires. Ils sont au contraire réinvestis – en partie ou intégralement – dans l’entreprise. Miser sur le social plutôt que le commercial, c’est la bonne formule pour des obsèques apaisées, explique Natalie : « Ça m'a vraiment permis de faire mon deuil de façon plus sereine, d’accompagner ma mère jusqu’au bout. J’ai ressenti de la fierté à réussir ce moment. » Un moment que Natalie dit s’être totalement réapproprié. À lire aussiLa mort est-elle écologique?

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«C'était de la psychiatrie de guerre»: Un psychiatre gazaoui réfugié en France raconte

10/29/2025
Il exerçait sous les bombes, dans des hôpitaux en ruine. Fadel Afana était psychiatre à Gaza. Il a vu l'impact de la guerre et de la violence extrême sur la santé mentale de ses compatriotes. Exilé en France depuis décembre 2024, il travaille désormais dans un institut de recherche à Paris. Notre correspondant l'a rencontré dans son petit appartement de Corbeil-Essonnes, au sud de la capitale, où il habite avec sa femme et ses deux filles. À lire aussiÀ Gaza, un psychologue en première ligne face aux traumatismes

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«Mon objectif ne changera jamais»: à Calais, un accord migratoire sans effet

10/28/2025
Entré en vigueur le 6 août dernier, l'accord migratoire conclu entre Londres et Paris permet au Royaume-Uni de renvoyer des exilés en France et, en échange, d'en accueillir autant. Mais la mesure peine à se mettre en place et n'a aucun effet sur les traversées. Reportage à Calais, l'un des principaux points de départs des migrants. Une partie de football s'improvise dans la cour du Secours catholique à Calais. L'association offre, en plein centre-ville, un lieu de répit aux exilés. Ici, beaucoup ont déjà entendu parler de l'accord migratoire entre la France et la Grande-Bretagne, sans toujours en connaître les détails. « J'ai entendu parler de cet accord, c'est un peu comme si on était des animaux. Mais je ne peux pas faire demi-tour et je ne peux pas rester ici. Je n'ai pas d'autre choix », affirme Abdo, originaire du Yémen et arrivée à Calais il y a un mois. À l'intérieur du bâtiment, des dizaines d'hommes, souvent jeunes, discutent autour des multiprises si précieuses pour recharger leur portable. La fréquentation du centre n'a pas baissé, malgré la nouvelle menace qui pèse sur les candidats à la traversée. « Je pense qu'au début, il y avait des questions qui se posaient. Quand l'information est sortie, les gens, par pragmatisme, continuaient de passer en petits bateaux. Nous, on a tout de suite pensé que c'était inefficace. Tant que les personnes sont coincées dans ces politiques européennes, elles continueront d'aller en Angleterre », estime Léa Biteau, qui coordonne l'antenne du Secours catholique à Calais. De fait, depuis le 1e janvier, près de 37 000 personnes sont arrivées au Royaume-Uni à bord de petites embarcations, au départ des côtes françaises. Ce chiffre dépasse celui de l'ensemble de l'année 2024. Et depuis l'entrée en vigueur de l'accord entre Londres et Paris, seulement 42 personnes ont été expulsées de Grande-Bretagne et 23 ont obtenu un visa. À lire aussiFlux migratoire en hausse vers le Royaume-Uni malgré l'accord avec la France Pour bénéficier de ce principe du « un pour un », un expulsé de Grande-Bretagne pour un accueilli, le candidat doit s'inscrire de son propre chef sur une plateforme du ministère de l'Intérieur britannique, via un smartphone. Faut-il encore le savoir. Une ONG britannique a dû se déplacer à Calais ces dernières semaines pour aider les exilés dans leurs démarches. « Parmi les visiteurs réguliers de l'accueil de jour, il y en a pas mal qui ont fait des demandes, raconte Sakina, médiatrice au Secours catholique. Pour l'instant, je ne connais qu'une seule personne qui a eu un rendez-vous à Paris. Le problème, c'est qu'ils lui ont demandé l'original de son passeport. Sauf que c'est complètement déconnecté de sa réalité à lui et de la réalité de pas mal de personnes exilées d'ici. Il s'agit de beaucoup de personnes qui ont fui des situations de guerre, de conflit et qui n'ont donc pas les originaux de leurs papiers. » À lire aussiRoyaume-Uni: des milliards «gaspillés» pour héberger des migrants en hôtels pointe un rapport parlementaire CJ a la chance d'avoir pu conserver son passeport. Ce Soudanais de 28 ans, qui a plusieurs fois échoué à traverser la Manche, a tenté cette fois la voie légale. « Oui, j'ai déposé une demande sur cette nouvelle appli britannique, pour obtenir un visa. Mais elle n'a pas été acceptée », regrette-t-il. Alors est-ce que cela change ses projets ? Sa réponse n'est pas celle qu'espèrent les autorités britanniques. « En fait, oui, j'ai changé d'avis. Pas pour rester ici en France. Je vais essayer par camion. Mon objectif ne changera pas, jamais », affirme-t-il. En 2024, moins de 2 500 personnes ont choisi de tenter la traversée par camion, une voie extrêmement dangereuse et abandonnée depuis quelques années au profit des canots pneumatiques.

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Un camp scientifique à l’ESPCI pour susciter des vocations chez les lycéennes

10/27/2025
Il y a 30% de femmes dans les écoles d'ingénieurs françaises. À peine 15% dans les filières de mathématiques. Ces chiffres, issus d'une enquête de la Conférence des grandes écoles (CGE), révèlent le manque de femmes dans les études de sciences fondamentales. À l'ESPCI (École supérieure de physique et de chimie industrielles de la ville de Paris), c'est une première : cette grande école d'ingénieurs à Paris accueillait tout au long de la semaine dernière un camp scientifique dédié aux lycéennes. Cinq jours de travaux pratiques, conférences et visites pour leur montrer que les filles ont toute leur place dans les métiers scientifiques. Marius Laffont les a rencontrés lors d'une matinée dans les laboratoires de l'école. À écouter aussiPourquoi les filles doivent oser devenir ingénieures À écouter aussiJusqu'où nous entraineront les femmes de sciences au Sénégal ?

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Clichy-sous-Bois: la délicate reconstruction 20 ans après la mort de Zyed et Bouna

10/26/2025
C’était il y a 20 ans à Clichy-sous-Bois en banlieue parisienne. Le 27 octobre 2005, Zyed Benna, 17 ans, et Bouna Traoré, 15 ans, mouraient électrocutés après avoir été pourchassés par la police. Les adolescents s’étaient réfugiés dans un transformateur EDF pour tenter d’échapper à un contrôle d'identité. Le drame avait déclenché 21 nuits d'affrontements entre jeunes et forces de l'ordre en banlieue parisienne d'abord, puis partout en France. Des révoltes qui ont permis aux habitants de ces quartiers populaires de montrer les discriminations qu'ils vivaient au quotidien, sur le plan social, mais aussi géographique. 20 ans plus tard, RFI est retourné à Clichy-sous-Bois. Si les infrastructures de la ville se développent (le métro y fera d'ailleurs son arrivée en 2027), le poids de l'histoire tragique de Zyed et Bouna pèse toujours sur les Clichois. Depuis 2019, c'est un peu plus facile d'aller et venir à Clichy-sous-Bois, même si, à 15 kilomètres seulement de Paris, la ville reste mal desservie par les transports en commun. C'est ici que Mehdi Bigaderne a grandi. Il avait 23 ans en 2005 : « J'étais à l'université de Saint-Denis, je mettais trois heures, alors peut-être qu'on met un peu moins, je ne sais pas, aujourd'hui, mais on met quand même beaucoup de temps et, effectivement, on ne part pas de la même ligne de départ, ça, c'est certain. Et cette question des discriminations, elle n’est pas vraiment prise au sérieux. » Ce tramway, le T4, avait pourtant été annoncé en personne par le président Jacques Chirac dès 2006, au lendemain des violences urbaines, nées ici, dans un quartier fragile, mais tranquille, qui s'est brutalement retrouvé sous le feu des projecteurs : « Je m'en souviens comme si c'était hier, parce que c'est tellement marquant. Je suis un enfant de la ville et c’est la première fois que je voyais la ville dans cet état-là, avec des brigades de CRS pratiquement dans chaque immeuble. Et puis, après, on a vu arriver un hélicoptère – moi, j'avais l'impression d'être à Bagdad, à un moment donné – qui tournait autour des immeubles avec un projecteur, qui était pénétrant dans les appartements, déjà qu’ils n’étaient pas très grands… » À écouter aussiBanlieues 2005 : retour à Clichy-sous-Bois La mort de Zyed et Bouna a laissé des cicatrices profondes dans le quartier À l'époque, l'ampleur de la réponse sécuritaire choque les habitants qui pleuraient deux enfants du quartier : Zyed Benna, 17 ans, et Bouna Traoré, 15 ans... Ce qui n'arrange rien au rapport fragile entre police et population… Olivier Klein, maire actuel, était adjoint à la jeunesse et à la ville il y a 20 ans : « Quand les maires de l'époque ont vu le président de la République, il a demandé quelles seraient les urgences. Les deux maires, ensemble, ont dit : "Il nous faut un tramway – une des raisons de la popularisation, c'est l'enclavement, le temps pour aller bosser, le temps pour aller étudier, etcetera –, et on a besoin d'avoir un commissariat de plein exercice – pour que la police puisse être comme un poisson dans l'eau dans nos quartiers." » Les discriminations, un enjeu majeur En 2012, un commissariat sort de terre à Clichy. Les cicatrices sont encore bien visibles, mais d'après Mehdi Bigaderne, qui a cofondé l'association ACLEFEU pour faire remonter la parole des quartiers populaires auprès des institutions, constate que les choses changent petit à petit : « Les commissaires qui ont dirigé ce commissariat étaient ouverts à travailler avec les associations, donc on voyait qu’il y avait une volonté de se dire, s'il y a des incidents, on peut s’en parler… En revanche, je pense qu'ils sont limités parce que, je ne crois pas me tromper en disant ça, c'est qu’on a aussi un problème qui est plutôt général. Moi, je suis content de pas avoir revécu un tel drame sur la ville, mais il y en a eu d'autres malheureusement, et il faut que l'État prenne à bras-le-corps ce sujet-là qui, aujourd'hui, peut être un fonds de commerce pour certains politiques....

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Le Centre Primo Levi soutien essentiel aux exilés et aux victimes de violences menacé par des coupes budgétaires

10/23/2025
Alors que le Centre Primo Levi a accompagné au cours de ces trente dernières années des milliers de personnes exilées victimes de torture, l’association fait aujourd’hui face à la coupe de ses subventions publiques. Pourtant, en proposant un accueil inconditionnel, le Centre Primo Levi accomplit une réelle mission de service public en prenant en charge toute personne qui se présente au centre. Il accompagne des profils aux troubles psychiques souvent sévères, parfois des enfants. L’association n’est pas la seule à subir ces coupes budgétaires. En octobre dernier, une enquête publiée par le Mouvement associatif, qui fédère 700 000 structures en France, montre que le secteur, qui fait vivre 1,9 million de salariés et mobilise 20 millions de bénévoles, est à bout de souffle. C'est une petite pièce où se font face trois fauteuils, sur une étagère, des jouets et un lapin en peluche... Nous rencontrons Armando Cote dans ce lieu de consultation. Pour le psychologue, la force de l’association, c'est son approche pluridisciplinaire, le Centre Primo Levi est avant tout une structure de soin qui prend en charge la santé mentale des exilés. « Le travail avec la parole, ce n’est pas possible. Il faut aussi des collègues médecins qui puissent les voir pour vérifier toute la question médicale. Et après, il y a toute la question sociale et juridique. Donc, on est plus que trois, on est cinq, six personnes, et toutes ces personnes, il faut un budget, mais on sait que c'est un service social qui est aujourd'hui, malheureusement, avec toute l'idéologie de l'ambiance en France, etc. Fait que l'on doit se séparer des collaborateurs qui nous soutiennent dans le travail quotidien avec ces personnes. » Les baisses de subventions publiques vont en effet contraindre la structure à se séparer d’un tiers de ses employés. Médecins, psychologues, assistants sociaux, ils sont 25 en tout, sans compter le travail précieux des interprètes, car ces survivants des tortures et violences politiques viennent des quatre coins du monde. « On parle de plus de 25 langues différentes avec des interprètes professionnels en présentiel. Donc ça veut dire qu'on a en fonction publique, c'est-à-dire que la France accueille beaucoup de personnes d'origine étrangère qui ne vont pas pouvoir apprendre la langue en quelques mois. Ces personnes qui sont accueillies ailleurs, dans d'autres services d'urgence, etc., les soins ne sont pas possibles parce qu'il n'y a pas accès à la langue. » Une population privée de soins indispensables pour leur reconstruction Tous les ans, plus de 400 personnes sont suivies dans le Centre Primo Levi, avec les restrictions budgétaires ce ne sera plus possible. Déborah Caetano est responsable du service accueil : « C'est dramatique, autant pour les personnes qui travaillent ici, mais que pour les patients, parce que c'est un lieu d'exception où on accueille en fait la souffrance des patients et qu'il n'y ait plus possibilité de pouvoir suivre une certaine catégorie de patients. C'est dramatique. » Tatiana Theys, directrice générale de la structure, insiste sur le travail de formation, de sensibilisation et de plaidoyer qui est faite en région, « Il y a plein de populations qui passent sous les radars. Il y a des départements, des régions entières qui n'ont aucune structure de soins de droit commun, qui sont en mesure de prendre en charge ces publics. D'où l'importance de préserver des structures comme le Centre Primo Levi, où il y a une expertise en santé mentale, en médecine générale, en droit sur ces sujets. » Ces professionnels qui travaillent main dans la main depuis tant d'année vont se battre pour continuer à exister. Ils savent plus que quiconque que soigner coûte moins cher qu’exclure et surtout, soigner sauve des vies. À lire aussi«Ça ne tient plus»: partout en France, les associations alertent sur leur situation financière

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France: un vitrail art déco unique pour le salon international du patrimoine culturel

10/22/2025
En France, le salon international du patrimoine culturel se tient du 23 au 26 octobre. Plusieurs centaines d'exposants se réunissent au Carrousel du Louvre, à Paris, avec pour objectif la préservation et la transmission du patrimoine. Cette année, l'art déco est à l'honneur. De quoi inspirer la Maison du vitrail, un atelier situé dans le sud de Paris, où les équipes travaillent sur une pièce spécifique qui sera exposée au salon. Quelques jours avant sa finition, RFI s'est rendu à l'atelier. Emmanuelle Andrieux, maître-verrier et directrice de la Maison du vitrail, nous reçoit dans sa boutique où sont exposées ses créations. « Vous passez d'abord par cette boutique, pour arriver au bout du couloir, sur notre grand atelier de création et de restauration de vitraux, où quatorze compagnons œuvrent avec moi, explique-t-elle. Au-delà d'une équipe professionnelle, c'est ma famille professionnelle. C'est avec eux que je passe le plus clair de mon temps. Mais surtout, on est tous animés par la même passion. On est quatorze à œuvrer à l'atelier ou sur les chantiers. On fait aussi bien des monuments historiques que des particuliers, en création et en restauration. » Ces quatorze compagnons passionnés ont travaillé plusieurs semaines sur une pièce art déco unique, destinée au salon international du patrimoine culturel. « Pour la fabriquer, il a fallu trois semaines. Maintenant, avec tout le travail de dessin, etc, il faut compter un mois, voire un mois et demi. Là, vous avez des dégradés de gris à certains endroits. Il y a de la feuille d'or, il y a plusieurs choses, donc on fait d'abord toute cette peinture. Puis, vous avez plusieurs fours. On fait cuire à 630° » , raconte Emmanuelle Andrieux À lire aussiEcouter le chant du verre Une fois sortis du four et refroidis, les prés de 170 morceaux de verre passent à l'étape de la peinture. « Une fois que les pièces sont sorties du four, il faut tout réinstaller sur le calque. On fait donc un puzzle. Cela fait fonctionner notre mémoire. On réinstalle toutes les pièces pour voir l'ensemble, si cela est cohérent. On continue la peinture, s'il y a besoin, etc », explique une des compagnons de l'atelier. Et une fois passée cette étape de la peinture, les verres sont assemblés. Place au sertissage, étape assurée par Sophie, cheffe d'atelier. « C'est un travail délicat. Si on a des pièces très effilées, en aiguille, c'est assez délicat parce qu'on ne peut pas tasser du côté où c'est tout fin, sinon on casse tout », confie celle-ci. La Maison du vitrail a conçu et réalisé une œuvre unique arts déco qui sublime la lumière. Avec deux autres pièces d'exception de l'atelier Camuset et Féau Boiseries, cette œuvre de la Maison du vitrail est exposée en triptyque sur un paravent, que les visiteurs peuvent admirer dès l'entrée du salon du patrimoine culturel.

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«L'examen gynécologique autrement», une mini-série pour les femmes et les professionnels de santé

10/21/2025
En France, c'est encore un tabou, mais les récits de violence gynécologique émergent de plus en plus ces dernières années, sur les réseaux sociaux et auprès des professionnels. Pénétration par un spéculum sans avoir été prévenue, toucher vaginal non consenti, prélèvement sans aucune explication... Pour le Collège national des sages-femmes de France, ces violences ne sont plus tolérables. Elles ont lancé la semaine dernière une mini-série d'animation : L'examen gynécologique autrement. Six épisodes qui se veulent être une boussole pour les professionnels de santé et pour les femmes – l'objectif : rappeler des règles pour que l'examen gynécologique se passe bien. « Le dépistage des violences est utile pour tout le monde et devrait être réalisé systématiquement. On n’examine pas une partie du corps sans questionner ce qu'il s'y est passé avant. » Dans le troisième épisode de la série, sur les images, on voit le dessin d'une femme au corps morcelé comme une vitre fracturée. Elisabeth Iraola, sage-femme en charge du projet, explique les violences subies ne sont pas sans conséquence sur le déroulé de l'examen gynécologique : « Il peut y avoir une peur, il peut y avoir un évitement de l'examen gynécologique, il peut y avoir au moment de l'examen des réminiscences, il peut y avoir une dissociation traumatique qui rend possible l'examen. Le fait qu'une femme, finalement, détache son cerveau de son corps pour que ce moment-là puisse être plus acceptable quand elle a subi des violences et notamment des violences sexuelles. » La notion de consentement est primordiale, une femme peut dire non et refuser l'examen pelvien. C'est l'objet de l'épisode suivant. « Le problème, c'est que dans le système de soins, on avait souvent la position du soignant sachant qui impose l'examen gynécologique ou, en tout cas, la prise en charge sans avoir vraiment cet échange-là, remarque Eléonore Bleuzen-Her, sage-femme et présidente du Collège national des sages-femmes de France. Et donc oui, ça passe sur l'instauration d'un traitement, mais ça passe aussi, justement : est-ce que c'est utile de faire cet examen ? Pourquoi cet examen ? Et peut-être que je n'ai pas envie de faire cet examen. » Il est possible de proposer à la patiente des alternatives, par exemple différer l'examen, proposer une position différente, parler à la patiente de l’auto-insertion du spéculum. L'auto-insertion du spéculum, instrument en métal en forme de long bec qui permet d'écarter les parois vaginales, peut surprendre. Lunettes, menton crayonné de barbe, Adrien Gantois, sage-femme, revient sur cette recommandation : « Disons que le rapport au corps, il est différent pour chacun. Le fait d'introduire un élément qui sert au diagnostic ou au dépistage, déjà, ça peut être très perturbant. D'ailleurs, on ne pose jamais la question aux hommes de ça. Ce serait intéressant de voir comment réagiraient les hommes en leur disant : "Voilà, potentiellement, il faudra qu'on mette quelque chose dans votre anus". Je pense que, de manière systématique, à chaque consultation, je peux vous dire qu'on a eu beaucoup de remarques et beaucoup de remises en question de la part des professionnels par rapport à ça. Mais bon, bref, l'idée c'est de se dire que, en effet, l'idée de pouvoir être actrice peut aider beaucoup de femmes à mieux se dépister et à être mieux prises en soin. » Cette mini-série en bande dessinée ludique mais sérieuse s'adresse aux femmes, mais aussi aux professionnels de santé pour rendre l'examen gynécologique « utile, compris, consenti et bien vécu ». ► Regarder la mini-série sur YouTube : Épisode 1 - L'examen gynécologique Épisode 2 - Les gestes de base pour un examen respectueux Épisode 3 - Dépister les violences avant l'examen Épisode 4 - Dire non et l’entendre Épisode 5 - Les positions alternatives Épisode 6 - L’auto‑insertion du speculum

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Santé mentale: TikTok à nouveau pointé du doigt dans un rapport d’Amnesty International

10/20/2025
L'ONG a enquêté pendant plusieurs mois sur les dérives du réseau social TikTok et leurs conséquences sur la santé mentale des plus jeunes. Les résultats sont accablants pour la plateforme qui, d'après le rapport, continue d'orienter les plus jeunes vers des contenus banalisant les actes de mutilation ou de suicide. Il y a deux ans, celle que nous appelons Emma, 18 ans, installe TikTok sur son téléphone pour la première fois. Les vidéos proposées par l'application correspondent dans un premier temps aux centres d'intérêt qu'elle a renseignés. Mais au bout de quelques minutes, elle est interpelée par un clip musical. « Cette musique racontait les difficultés que pouvait rencontrer le chanteur sur les sujets du mal-être. Comme je suis restée assez longtemps sur la vidéo, on m'en a proposé d'autres. J'ai commencé à rentrer dans cette spirale. Et c'était de pire en pire », témoigne-t-elle. En l'espace d'une semaine, et sans l'avoir explicitement demandé, l'adolescente est confrontée à des vidéos de plus en plus toxiques. « Des contenus qui banalisent la mort, qui incitent à l'automutilation, à tout type de comportement dangereux et néfaste. » La santé d'Emma se dégrade. Ses visites chez le psychologue ne suffisent pas. En dépression, l'adolescente est hospitalisée à six reprises. À lire aussiFrance : la commission d’enquête parlementaire sur TikTok livre ses premiers enseignements Automutilation et suicide Son témoignage fait écho aux conclusions du rapport d'Amnesty International. L'ONG a créé trois faux comptes d'adolescents de 13 ans sur TikTok et a tiré deux enseignements : les contenus toxiques apparaissent très rapidement et avant même qu'une quelconque préférence n'ait été exprimée par l'utilisateur. « Quand on a créé les trois faux comptes d'adolescents et d'adolescentes, on n'a rien liké, on n'a rien partagé, on n'a rien commenté, on a fait aucune recherche, on a simplement regardé deux fois des vidéos liées à la santé mentale, rapporte Katia Roux, chargée de plaidoyer à Amnesty International France. Et pour autant, ça a suffi à voir les fils de ces comptes remplis et presque inondés de contenus de ce type. Et au bout de 45 minutes, on avait les premiers contenus liés à l'automutilation et au suicide sur deux de ces trois comptes. Donc oui, très rapidement. » À lire aussi« Mange gros, sois grosse » : en France, l'inquiétante tendance « SkinnyTok » qui incite à la maigreur Attaque en justice La politique de modération de TikTok demeure insuffisante, selon l'ONG. Elle appelle la plateforme à repenser son modèle économique pour protéger ses utilisateurs. C'est aussi l'avis de Stéphanie, dont la fille s'est suicidée il y a cinq ans après avoir visionné des contenus toxiques sur TikTok : « On aurait pu lui proposer des contenus plus sympathiques ou des programmes de sport ou lui dire : "Va te balader". Mais le problème, si on lui propose ça, elle va plus être sur la plateforme. Et en fait, le modèle de TikTok, c'est de maximiser le temps sur le réseau social. On s'en fout complètement de l'enfance. » Avec dix autres familles, réunies dans un même collectif, Stéphanie a saisi la justice française contre TikTok pour « provocation au suicide ». La plainte est toujours en cours d'instruction. De son côté, Emma remonte difficilement la pente : « Je les ai vues, ces vidéos, et il y a des choses qui me restent gravées, dans ma rétine. J'aurai ces contenus pendant très longtemps... » Mais désormais, elle signale tous les contenus toxiques qui polluent ses réseaux sociaux.

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Des distributeurs automatiques de légumes pour une alimentation locale et responsable

10/16/2025
C’est la Journée mondiale de l'alimentation ce jeudi 16 octobre. Alors que la revue scientifique The Lancet interrogeait au début du mois nos régimes alimentaires et nos modes de productions agricoles, des initiatives pour mieux se nourrir fleurissent sur le territoire. Alternative aux hypermarchés, des distributeurs automatiques, approvisionnés directement par les agriculteurs, proposent des produits locaux et frais en zone rurale. Une vente en circuit-court qui permet aux cultivateurs d'écouler leurs récoltes en fixant leurs propres prix. Reportage en Eure-et-Loir, département rural au sud de Paris. À lire aussiJardins urbains: comment nourrir les villes?

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Témoignage d’une enseignante du collège Samuel Paty: «Notre possibilité de délier les consciences existe et il faut s’en saisir»

10/15/2025
Il y a cinq ans, le professeur Samuel Paty était décapité devant son collège du Bois d'Aulne à Conflans-Sainte-Honorine à la suite d'un cours sur la liberté d'expression durant lequel il avait montré des caricatures de Mahomet. L'enseignant d'histoire-géographie avait fait l'objet d'un cyberharcèlement basé sur une rumeur fallacieuse avant d'être ciblé par un jeune tchétchène radicalisé, qui avait payé des élèves pour qu'ils lui désignent le professeur à la sortie de l'établissement. Un attentat qui a durablement bouleversé la communauté éducative, à commencer par les collègues de Samuel Paty. Rencontre avec Charlotte Bré, professeur de français, qui a enseigné 14 ans au sein de ce collège désormais rebaptisé Samuel Paty, avant d'être mutée cet été. À lire aussiProcès de l'assassinat du professeur français Samuel Paty: jusqu'à 16 ans de réclusion

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Le succès du skincare coréen en France: miracle cosmétique ou mirage marketing?

10/14/2025
En France, la 11ᵉ édition du salon international Cosmetic 360, dédié aux innovations en matière de cosmétiques, s'ouvre à Paris. Il devrait faire la part belle cette année encore à une tendance qui ne cesse de monter : le skincare coréen. La Corée du Sud est devenue une référence dans les cosmétiques. Ses exportations annuelles en la matière ont franchi les 10 milliards de dollars l'an dernier et le pays a un objectif : conquérir le marché européen. Et les effets se font déjà ressentir en France, où de nombreuses boutiques spécialisées en cosmétiques font la promotion de ces produits. Reportage de d'Alexandre Alves. À lire aussiEntre modernité et tradition : les routines beauté qui marchent

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«Paris inondé», un exercice d'ampleur pour anticiper la prochaine crue centennale

10/13/2025
« Paris inondé », c'est le nom d'un exercice dans des conditions du réel qui a été organisé lundi 13 octobre par la capitale française pour se préparer au pire : une crue centennale de la Seine, comme celle de 1910. Pendant toute la journée, habitants, élèves, commerçants et l'ensemble des services publics ont simulé la situation d’une inondation majeure. L'objectif : s'entrainer et sensibiliser à ce type de catastrophe, de plus en plus probable en raison du changement climatique. « Ici, vous êtes dans la cellule de crise de la ville de Paris, où les représentants de chacune des directions vont s'exprimer, présente Louis Bernard, fondateur de Crisotech qui a conçu l'exercice ''Paris inondé''. Ce tour de table nous montre qu'une crue majeure va affecter tous les services de Paris : les écoles, les hôpitaux, mais aussi les musées, les espaces verts, les cimetières et l'ensemble des services publics. » La priorité des autorités est claire. « Il faut mettre la population à l'abri. C'est vraiment l'essentiel. C'est pourquoi dès qu'on saura qu'une crue de ce type arrive, ce que dira le préfet de police, c'est : "évacuez !" », souligne Pénélope Komitès, adjointe de la maire de Paris, en charge de la résilience. Zakaria participe avec sa classe de CM2 et 60 autres bénévoles à l'exercice « Paris inondé ». Il doit être évacué d'un appartement au troisième étage avec vue sur la Seine et joue son rôle à la perfection. « Si les enfants apprennent à lire, écrire, compter, ils doivent aussi apprendre à gérer un risque et à éviter de paniquer si cela devait arriver. Ils ont compris que, quand il y a une situation exceptionnelle, des personnes qualifiées vont les prendre en charge et leur donner des consignes. De ce fait, on leur a permis de se rassurer », explique Eric Denis-Kelner, le directeur de l'école Poulletier. En cas de crue centennale, 100 000 Parisiens auront les pieds dans l'eau. Mais près d'un million d'autres seront également affectés. « Les gens pensent beaucoup que cela ne peut les toucher que quand ils sont au bord de la Seine. Mais l'effet dominos fait que cela devient vite compliqué pour tout le monde : vous n'avez plus de chauffage, plus d'électricité, plus d'ascenseur, plus de toilettes qui fonctionnent.. Et peuvent se poser à un moment des problèmes de ravitaillement alimentaire », rappelle Pénélope Komitès. Cette simulation de crise sert aussi d'entraînement aux services de secours. Au poste de premier accueil d'urgence, pompiers, Croix-Rouge et protection civile sont sous pression. « On a des méthodes qui sont légèrement différentes de ce qu'on fait d'habitude quand on est plusieurs pour une victime. Alors que là, on a plusieurs victimes par secouriste. On va essayer de faire attendre ceux qui peuvent attendre et de s'organiser au mieux avec les différents acteurs pour pouvoir se cordonner. C'est quelque chose qui n'est pas évident. Mais c'est pour cela qu'on s'entraîne et qu'on a cet exercice aujourd'hui », explique un secouriste. Après la simulation « Paris inondé », une campagne de sensibilisation débute ce mardi 14 octobre dans les transports en commun. La protection civile forme déjà 40 000 Parisiens chaque année aux risques environnementaux. Mais il est urgent d'accélérer la cadence. À lire aussiParis face à son histoire: étonnantes similitudes entre la capitale des années 1930 et celle d'aujourd'hui

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Octobre rose: un atelier de soins du visage pour les femmes atteintes d'un cancer

10/12/2025
Dans le cadre d'Octobre rose, le mois de sensibilisation au dépistage du cancer du sein, le service d'oncologie de l'hôpital Saint-Joseph à Paris organise des ateliers réservés aux femmes atteintes d'un cancer. Sophrologie, origami, entretien de perruques ou soins du visage et maquillage, autant de moments de bien-être, d'échanges et de temps d'écoute avec les équipes médicales. Objectif de ces rencontres : redonner un peu de respiration aux patientes encore sous traitement ou en rémission, et surtout, entretenir la relation humaine. RFI a assisté à l'un des ateliers portant sur les soins du visage. Dans une salle aménagée au service d'oncologie de l'hôpital Saint-Joseph, seule la perfusion d'une des quatre patientes autour d'une table rappelle qu'on est en milieu médical. Rachida, Laurence, Céline et Sylvie, toutes atteintes d'un cancer, participent à un atelier de soins du visage. Amélie Vieuxfort, socio-esthéticienne, est l'animatrice de cet atelier. Elle demande à l'une des participantes : « Quelles sont vos habitudes actuellement, étant donné que vous êtes en traitement ? Qu'est-ce que vous faites pour prendre soin de votre visage au quotidien ? » Réponse de Céline : « Je lave avec une mousse assez douce, sous la douche le matin. Sortie de la douche, je mets de l'eau micellaire, puis de la crème de jour riche ou extra-riche, et un soin spécifique pour les yeux super-gras, pour avoir une bonne tolérance. Et autour des yeux, j'en mets plusieurs fois dans la journée, car ils sont très très secs. » Comme Céline, les participantes sont toutes confrontées à un des effets secondaires de la chimiothérapie : la sécheresse cutanée. L'un des objectifs de cet atelier est d'échanger des expériences entre patientes. Rachida évoque sa routine quotidienne avec, entre autres, un savon au lait maternel, pour adoucir sa peau : « Moi, c'est le beurre de karité. Je l'utilise le matin et le soir. Sinon, je me lave avec un savon que ma voisine a fabriqué avec son lait. » « Ah oui, on est vraiment sur un produit des plus naturel, réagit l'animatrice. Vous voyez, c'est aussi intéressant pour ça ces ateliers, parce qu'on découvre des choses, on se donne des astuces… » À lire aussiOctobre Rose: en RDC, les spécialistes de santé alertent sur les freins au dépistage du cancer du sein Après un tour de table des rituels des patientes, place à la séance du jour. « ​​​​​​​Je vous invite à me tendre la main droite. Je vais vous mettre une noisette d'un produit un peu innovant ​​​​​​​: une pommade démaquillante, nettoyante », annonce Amélie Vieuxfort. Après le nettoyage du visage, la pose d'un masque hydratant et l'application d'une crème anti-UV, la séance est clôturée par un auto-massage des mains. « C'est toujours agréable de prendre le temps. Ce que l'on ne fait pas forcément, suffisamment. Ça fait du bien, oui », réagit une participante. « ​​​​​​​C'est agréable de voir les autres à travers une activité que l'on partage. On ne partage pas nos piqûres », s'amuse une autre. Ces ateliers de bien-être pour les personnes atteintes d'un cancer ont lieu toute l'année à l'hôpital Saint-Joseph de Paris. Un établissement qui fait de l'accompagnement des malades une de ses priorités, au même titre que la prévention et le dépistage des cancers. À lire aussiOctobre rose : prise en charge du cancer du sein

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Santé mentale des jeunes: au Médipsy, les ados reprennent confiance

10/9/2025
À l'occasion de la Journée mondiale de la santé mentale, ce vendredi 10 octobre, reportage dans le Nord, où un centre Médipsy accueille des adolescents en souffrance. Dépressions, troubles anxieux, gestes auto-agressifs, tentatives de suicide... Selon une étude publiée par Santé publique France, près d’un quart des lycéens déclarent avoir eu des pensées suicidaires au cours des douze derniers mois. Et plus de 10% des mineurs sur les 14 millions que compte la France souffriraient d’un trouble psychique. Un centre Médipsy a ouvert en avril 2025 dans le Nord, par Ramsay Santé. Il vise à accueillir les adolescents qui rencontrent des problématiques psychiatriques. Le projet a été construit en réaction à un besoin criant sur le territoire. L'équipe soignante propose aux jeunes patients des méthodes très concrètes, inspirées des thérapies comportementales et cognitives, pour comprendre leurs émotions et leur souffrance, et apprendre à les maîtriser. À écouter aussiSanté mentale des jeunes, les difficultés de la prise en charge

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Le premier prix Badinter remis à Maître Ciuciu: Robert Badinter a bataillé avec force «pour faire changer la loi»

10/8/2025
Encourager l’engagement de jeunes avocats pour construire le droit de demain, dans la lignée des combats de Robert Badinter, c’est l’objectif du prix Badinter lancé par le Conseil national des barreaux. La première édition, ce mardi 7 octobre 2025, a départagé huit finalistes. Âgés de moins de 38 ans et avec cinq ans maximum de pratique, ils ont chacun soutenu une proposition de loi en lien avec les libertés fondamentales. L’occasion de constater la portée de l’héritage de Robert Badinter auprès des jeunes générations.

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